01. Tabu Ley Rochereau & Afrisa - Introduction 02. Tabu Ley Rochereau & Afrisa - Celicia 03. Tabu Ley Rochereau & Afrisa - Salongo, Pt. 1 04. Tabu Ley Rochereau & Afrisa - Salongo, Pt. 2 05. Tabu Ley Rochereau & Afrisa - Annie 06. Abumba Masikini - Magali Ya Kinshasa 07. Abumba Masikini - Limbisa Nga 08. Abeti - Mobutu Praise Song 1 09. Abeti - Tuikale 10. Abeti - Liwela 11. Abeti - Traditional Folk Song 12. Abeti - Wandugo Wampenzi 13. Abeti - Bibile 14. Abeti - Mobutu Praise Song 2 15. Franco & T.P.O.K. Jazz Orchestra - Introduction 16. Franco & T.P.O.K. Jazz Orchestra - Nzoto 17. Franco & T.P.O.K. Jazz Orchestra - Mosala 18. Franco & T.P.O.K. Jazz Orchestra - Kasai 19. Franco & T.P.O.K. Jazz Orchestra - Koni Ya Bonganga 20. Franco & T.P.O.K. Jazz Orchestra - Balingaka Ngaite 21. Franco & T.P.O.K. Jazz Orchestra - Mabuidi 22. Franco & T.P.O.K. Jazz Orchestra - Instrumental Dance Chant 23. Franco & T.P.O.K. Jazz Orchestra - Kizembike 24. Franco & T.P.O.K. Jazz Orchestra - Lala Nzala 25. Franco & T.P.O.K. Jazz Orchestra - Instrumental 26. Miriam Makeba - Umqhokozo 27. Miriam Makeba - Mobutu Praise Song 28. Miriam Makeba - West Wind 29. Miriam Makeba - Amampondo 30. Orchestre Stukas - Biboma 31. Orchestre Stukas - Cherie 32. Orchestre Stukas - Mobutu Praise Song 33. Orchestre Stukas - Elatina 34. Pembe Dance Troupe - Pembe Dance Song
Zaire 74 was the three day music festival
that proceeded the Heavyweight Championship fight between Mohammad Ali
and George Foreman in 1974 in Kinshasa, Zaire. The festival brought
together many of America's greatest musicians performing on the same
stage with the greatest African musicians from that time. Many of the
performances were included in the 1996 film, When We Were Kings. This
release features never before heard recordings from this historic event.
‘Zaïre 74’, le mythique concert enfin accessible
Pour la première fois, des moments magiques du festival Zaire 74
sortent de l’oubli et sont réunis sur disque. Franco, Tabu Ley, Makeba,
Abeti… font entendre leur voix, captée lors des trois nuits folles
annonçant le célèbre combat Ali-Foreman. C’était à Kinshasa, au Zaïre,
en 74.
En prélude au « match du siècle » qui devait, à Kinshasa et en mondiovision, opposer Mohamed Ali à George Foreman
pour le titre de champion du monde des lourds, devait se tenir « Zaïre
74 ». Un marathon musical réunissant la crème des artistes du Zaïre
(aujourd’hui RDC) et les grandes stars venues d’Amérique : James Brown, BB King, Bill Withers et les Spinners, sans oublier l’orchestre Fania All Stars, emmené par Johnny Pacheco et la divine Celia Cruz.
Il s’agissait de célébrer les retrouvailles entre l’Afrique et sa
diaspora, comme l’avaient déjà fait le Sénégal (Fesman en 66) ou le
Ghana (Soul to Soul en 71). Le combat de boxe tant attendu,
initialement prévu le 25 septembre, soit juste après les trois jours de
concerts, fut reporté de cinq semaines, suite à une blessure de Foreman. Mais le festival, lui, eut bien
lieu. Et Wrasse Records en révèle une part manquante, jamais encore
publiée sur disque : celle des artistes africains. Et pourtant, il y avait du beau linge : Tabu Ley, Abeti Masikini, Franco & l’OK Jazz,Manu Dibango, Miriam Makeba, les Stukas…
la plupart d’entre eux figurent sur ce disque de toute beauté, dans une
merveilleuse qualité d’enregistrement due aux gros moyens déployés par
le producteur Stuart Lewine, secondé par le Sud-Africain Hugh Masekela
dans le rôle du directeur artistique de l’événement. L’organisation
avait d’ailleurs été un chantier colossal, et quand Foreman annonça sa
blessure, il était trop tard pour reculer. Pour le plus grand plaisir
des 80.000 spectateurs qui se pressaient chaque soir dans le stade Tata
Raphael. Hugh Masekela & Stewart Levine’ (c) Wrasse RecordsLe disque s’ouvre par le concert de
Tabu Ley, attaquant avec une ébouriffante introduction et des titres
enchaînés qui montrent que sa fusion de rumba, de rock et de soul n’a
rien à envier aux superstars américaines. Abeti Masikini lui succède, et
n’oublie pas de chanter les louanges de l’homme qui n’est pas encore
maréchal, mais déjà le tout-puissant souverain du Zaïre, trônant sur une
peau de léopard. Abeti s’adresse ainsi aux invités afro-américains :
« Mes frères de sang ,
soyez les bienvenus à Kinshasa au Zaïre en Afrique. Après quatre
siècles de séparation, tout ce que je peux vous dire c’est : quand vous
rentrerez dans le pays des blancs, dites à nos frères qu’ici il y a un
homme qui lutte pour la dignité de tous les noirs, et cet homme c’est
notre cher Mobutu Kukumbendu Wazambanga ».
Le ton était donné. Et il faut dire
que Mobutu comptait bien sur le concert – et surtout sur le match qu’il
avait financé – pour faire briller son image à l’étranger. À cette
époque, le Zaïre était encore bien portant, et vivait certainement ses
meilleurs années, loin de se douter des crises à répétition qui
l’attendaient. Mohamed Ali avec le président Mobutu et le promoteur Don King, ZaireFranco, quant à lui, démarre en mode
diesel, mais enchaîne les morceaux – joués en version très courte – avec
toute la puissance de son OK Jazz. Kinsiona (curieusement intitulée Kasai sur le disque Zaîre 74
) est de toute beauté, chargée de l’émotion qui l’inspira : le décès du
frère de Franco, Bavon Marie-Marie. On n’est d’ailleurs pas habitué à
entendre les titres de Franco si courts, mais sans doute voulait-il
montrer l’étendue et la variété de son répertoire. Cela ne l’empêcha pas
de déborder du créneau horaire qu’on lui avait donné, frustrant Manu
Dibango qui devait lui succéder sur scène (on l’entend en revanche sur
le disque de la Fania All Stars qui reprend des moments de leur concert à
Kinshasa). On peut voir un court extrait du concert filmé de Franco
dans le fabuleux documentaire Soul Power, sorti en 2008. L’une de ses
danseuses, accompagnée par un soliste au tambour, fait un festival et
stupéfie tout autant le public que le cameraman auquel elle n’a rien à
cacher. Miriam Makeba (c) Soul PowerDans le même film, on peut aussi voir
la diva Miriam Makeba, venue de Guinée où elle s’est réfugiée, qui
arbore une magnifique coiffure peule ornée de boules d’ambre. Sur les
images, elle paraît en transe, les yeux presque révulsés, comme si elle
était inyanga, une guérisseuse traditionnelle possédée par les esprits
qui l’inspirent, comme sur le titre« Amampondo ».
Des quatre titres de son concert retenus pour le disque Zaire 74, il
manque la fabuleuse click song et sa formidable introduction, durant
laquelle Makeba expose la longueur de son nom
traditionnel (kilométrique !) en se moquant des Occidentaux incapables
de le le prononcer. À n’en pas douter, elle épousait aussi le concept d’
« authenticité » développé par Mobutu, comme elle l’avait fait pour
« l’authenticité » guinéenne chère à Sékou Touré. Elle honore d’ailleurs
le président zaïrois d’un hommage chanté en lingala.
QUOI QU’ON DISE DE MOBUTU, LES CONCERTS
ET LE MATCH EN POINT D’ORGUE FONT PARTIE DES PLUS GRANDS ÉVÉNEMENTS
CULTURELS JAMAIS ORGANISÉS SUR LE CONTINENT.
Quoi qu’on dise de Mobutu, les
concerts et le match en point d’orgue font partie des plus grands
événements culturels jamais organisés sur le continent. Suivent enfin, sur cette compilation
bienvenue, trois morceaux des Stukas, et un dernier d’une troupe
traditionnelle Pembe, où résonnent, comme dans une cérémonie, les
grelots accrochés aux pieds des danseurs. Sans doute une manière de
conclure ce disque par un moment magique…. Car ce furent à n’en pas
douter de sacrés concerts ! Jusqu’ici, certains extraits de ces trois folles nuits de musique étaient apparus, à l’écran, dans deux documentaires : d’abord l’indispensable When we were kings de Léon Gast,
sorti et oscarisé en 1997, soit trente près de 25 ans après
l’événement. Le film, centré sur le combat et Ali (qui, comme toujours,
crève l’écran), faisait place à quelques extraits musicaux et l’on y
apercevait furtivement les artistes africains, comme Miriam Makeba. La
bande originale du film fut publiée dans la foulée, qui comprenait un
single contemporain signé des Fugees avec les A Tribe Called Quest et Forte,
et des titres des artistes Afro-Américains cités plus haut. Dans ce
disque très américano-centré, l’Afrique se résume à quelques pastilles
de moins de trente secondes, en réalité des ambiances extraites du film
(un chant d’écolières vu dans le film, un court chant d’animation
politique tel que le régime mobutiste savait en produire …). La dernière
plage, sobrement intitulée « chant », sans mentionner l’interprète,
n’est autre qu’un court extrait du concert de Franco Luambo lui-même,
avec son OK jazz. Bref, l’Afrique musicale y existe à peine… Et puis
bien sur il y a le film Soul Power, déjà cité, où des extraits plus
longs des concerts des artistes africains sont diffusés. Notamment ce
merveilleux moment où Manu Dibango, en boubou, marche tranquillement
dans une rue de Kinshasa avec son sax soprano, entouré par une
ribambelle de gamins hilares. On retrouve le son de son sax soprano dans
le disque Fania Live in Africa, sur le titre classsique Guantanamera.
Voilà pourquoi ce disque, entièrement consacré aux artistes africains
qui se produisirent les 22, 23 et 24 septembre 1974, est indispensable. Et puis, comme tous les artistes
Zaïrois qui ont joué lors de ces soirées n’y figurent pas, ni même
l’intégralité des concerts des poids lourds déjà cités… une question
s’impose : a quand le volume 2 ? Zaire 74: The African Artists, Wrasse Records
Couleur et police, résultat illisible ! Dommage...
RépondreSupprimer